Et 17 ans plus tard...
Google me rappelle que j'avais un blog créé en 2006 sous le pseudonyme de la Reine Blanche. La Reine Blanche était le lieu où je prenais des cours de théâtre à cette époque, dans une impasse du 18ème arrondissement.
Que de choses se sont passées depuis cette décennie. Tout d'abord j'ai avancé en âge comme beaucoup, et ce blog arrive à point nommé car je suis en pleine rétrospective de ma vie. On ne peut pas défaire le passé, alors pourquoi est-ce que je me fais violence avec lui ? Pourquoi est-ce que j'entretiens un lien proche de l'aliénation mentale quand je me confronte à mon passé ? Je connais la réponse, en fait elles sont plusieurs à se bousculer dans ma tête. Tout simplement car ma vie n'est pas la hauteur de mes attentes. Ni à la hauteur de toutes mes tentatives incroyables pour la changer.
Je suis partie, loin, en Australie, au Canada, en Asie, j'ai chassé le bonheur et le lieu où je pourrai m'installer dans une vie tranquille faite de bonheur et de joie et d'abondance. J'ai connu tout ça mais seulement temporairement. Sur la durée je n'ai pas réussi à tenir la distance, trop instable et trop immature. Maintenant je me retrouve à un point charnière de ma vie, l'aube de mes 50 ans et un bilan plutôt mitigé de tout ce que j'ai pu entreprendre dans l'espoir d'avoir une vie, dans laquelle je m'épanouirai pleinement.
De mon point de vue personnel je suis loin très loin des mes attentes. Nourrir des attentes a toujours été mon moteur, mon défaut a été de ne faire que des choses sur des coups de tête sans jamais prendre le temps de réfléchir sur les impacts que ces petites choses auraient sur l'ensemble de ma vie. Je n'ai jamais pensé sur le long terme, mais sur le bonheur instantané. Je prenais ou prends une décision qui me fait du bien sur le moment, me combe d'une joie temporaire, mais dont les fondations sont instables. Et puis un jour tout s'écroule car jamais je n'ai pris le temps de construire quelque chose sur le long terme.
Je me dis, enfin j'essaie de me convaincre que je peux encore changé le courant des choses, que les 10 prochaines années seront capitales, ce qui en soit est vrai, mais je n'ai plus l'énergie que j'avais il y a 17 ans où tout me semblait possible. J'en ai encore sous le plancher mais je ne sais pas comment l'exploiter ni même dans quelle direction canaliser cette énergie latente. Je reste dans l'attente de quelque chose d'extraordinaire, d'une révélation, d'une vérité, d'une évidence qui me saute aux yeux et qui me dirigera potentiellement vers une certaine plénitude. Et ce moment n'arrive pas. Alors j'ai tendance à me refermer et à ne rien faire. Moi qui ai tout fait, tout entrepris pour avancer, j'arrive à un résultat décevant.
Ne pas faire les choses sur un coup de tête serait mon plus grand conseil. Il faut avoir suffisamment de recul sur ce que l'on souhaite vraiment accomplir. Je n'ai jamais eu ce recul, je fonçais point. Et inévitablement je me prenais un mur. Et des murs j'en ai pris beaucoup. A l'heure actuelle je me retrouve face à une muraille infranchissable et j'essaie de l'analyser avant de prendre une décision. Mais je ne peux pas prendre de décision car je ne sais pas où ni comment aller vers un lieu ou autre car je n'ai aucune idée de ce que je veux faire vraiment. Quand on a 20 ans on peut se poser ce genre de questions, ce n'est pas très grave, mais après avoir bourlingué pendant près de 30 ans, et arriver à un point qui ne nous convient pas, le retour de bâton est dur, la réalité est difficile. Alors évidemment c'est seulement maintenant que je me rends compte que certaines opportunités auraient dû être prises différemment, avec plus de jugeotte et plus de sagesse. Mais maintenant c'est un peu tard pour changer le passé et surtout impossible.